toi t'es solide t'es cohérent tu mets personne mal à l'aise dans les restaurants

avant il n'y avait qu'à surligner les blogs avec la souris pour lire les messages que tu laissais en blanc sur blanc. avant il n'y avait qu'à se servir dans le frigo pour manger et quand on cassait quelque chose il y avait quelqu'un pour nous forcer à passer l'aspirateur et pas rester des mois entier à marcher sur des bouts de verre. à dormir dans les cendres et la moisissure, à boire les mouches dans les bouteilles ouvertes, mais surtout pas nettoyer, surtout pas avoir l'impression de vivre ici et que ça va durer, même quand ça fait deux ans. surtout pas changer les câbles que le lapin a bouffé, pas changer les ampoules grillées, pas ranger les vêtements dans les armoires, pas défaire la valise, pas mettre le sac de couchage de côté, ne surtout pas s'installer. même quand ça fait deux ans. alors quand je vois les 25 bouteilles vides qui dorment dans ta caisse parce que t'as la trouille de remplir les poubelles, que les voisins te captent, que de toutes façons maintenant c'est trop tard c'est flingué y'a pas de solution, vaut mieux les garder, j'ai un peu envie de pleurer de gratitude. maintenant on fume dans ta voiture, on écoute ntm, on va voir des merdes au cinéma, on se raconte les cinq dernières années et on se dit toujours pas bonjour ni au revoir, et j'oublie toujours de te dire que tu me soignes, que je veux qu'on se voit plus souvent, que j'ai besoin de toi pour la vie, que je voudrais que tu t'arrêtes jamais de rouler, que tu me ramènes plus jamais chez ma mère, j'oublie de te dire qu'octobre, que les bancs, que le matin, que le soir, que les écharpes, que les pavés, que mes perches, que les enfants, que les chiens, que mon copain, que les 3/4 de mon itunes, que les paquets de clopes me font penser à toi.